Fait aujourd’hui indéniable, perdre en acuité auditive c'est perdre en qualité de relation aux autres. La perte des capacités auditives induit un repli sur soi agissant comme une fermeture aux autres. Ne plus comprendre l’autre modifie également les comportements et notamment du fait de moins pouvoir compter sur la fonction d’alerte, la personne est alors sur ses gardes et un mécanisme de méfiance s’installe. Une agressivité marque le nouveau relationnel. Un frein majeur existe pour mettre en place des solutions et conserver une qualité de vie sociale : le déni.
Bien souvent, ce déni est expliqué par un excès de coquetterie dans notre ère du jeunisme et dans une société où l’apparence compte. Et si ce déni était à définir par son mécanisme psychologique de protection face à une réalité qui fait mal ? Car au cœur, il y a l’être.
La perte de l’audition, longtemps associée aux « vieux », est pour nombre d'individus un signe de dégradation physique. Le retour en arrière est impossible. Cette dégradation physique fait mal psychiquement. Un mécanisme de protection se met en place et agit comme un anesthésiant émotionnel, permettant d’éviter d’affronter la réalité. Ce d’autant qu’elle peut réveiller ou accentuer une peur archaïque chez l’humain, la peur de la mort.
La perte de l’audition est synonyme pour ceux qui sont touchés, de retrait de la vie sociale. On fait répéter un fois, une deuxième fois…puis on finit par ne plus insister. En France, 7% des français souffrent d’une perte auditive et seuls 15 % des individus concernés par la perte naturelle de l’audition sont équipés d’aides auditives. Parmi ces 15 %, une part non négligeable relègue les appareillages dans le tiroir. Mais il y a un grand paradoxe qui est aujourd’hui peu évoqué et que l’association JNA souhaite rendre visible lors de la 16e Journée Nationale de l’Audition, le jeudi 14 mars 2013.
Pour plus d'informations www.journee-audition.org
R.Thomas
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