Il n'y a a priori aucun point commun entre la mononucléose et la sclérose en plaques. Et pourtant si, au regard d'une étude américaine qui affirme que l'un des virus les plus répandus au monde est susceptible de les provoquer. Son nom ? Le virus d'Epstein-Barr, membre de la famille des virus herpes. L'hypothèse selon laquelle ce virus déjà identifié comme responsable de la mononucléose causerait aussi la sclérose en plaques, maladie du système nerveux central, est étudiée depuis des années. Mais c'est la première fois que ce lien est prouvé grâce à cette étude menée chez 10 millions de jeunes adultes.
L'analyse de leurs échantillons sanguins a en effet permis de constater que le risque de sclérose en plaques était multiplié par 32 après une infection à Epstein-Barr. En regardant du côté des 801 patients atteints par cette pathologie, les chercheurs ont aussi constaté que seulement l'un d'entre eux ne présentait aucune trace du virus dans son organisme. Établir un lien entre l'infection virale et la maladie a été difficile jusqu'ici, car 95% de la population mondiale adulte est infectée par le virus d’Epstein-Barr, tandis que la sclérose en plaques est une maladie plutôt rare dont les symptômes apparaissent des années plus tard.
Le virus s'apparente donc à un « déclencheur initial » même si d'autres facteurs, comme les gènes, pourraient aussi entrer en jeu. D'autres études restent à mener sur ce sujet mais, sachez que cette découverte ouvre des pistes en termes de traitement et de prévention. Le défi, c'est que le virus Epstein-Barr persiste dans l’organisme après l'infection initiale et qu'il n'y a actuellement aucun moyen de traiter efficacement l'infection qu'il provoque. Mais la mise au point d'un vaccin ou de médicaments antiviraux spécifiques pourrait la guérir, et donc prévenir la survenue d'une sclérose en plaques. C'est en tout cas l'espoir de toute l'équipe scientifique.
Alexandra Bresson
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