Les Français sont réputés pour leur consommation très forte de médicaments. Une récente étude montre que les jeunes de moins de 18 ans prennent aussi beaucoup trop de médicaments, notamment les enfants de moins de 6 ans, alors qu’ils sont particulièrement exposés aux risques d’effets indésirables à court et à long terme de cette médication.
Au moins une prescription dans l'année pour 86 enfants sur 100
Ainsi, concernant la période 2018-2019 et les plus de 230 millions de prescriptions analysées, l’étude montre que leur proportion a augmenté de 4% par rapport à la période 2010-2011. Dans le panel étudié, 86 enfants de moins de 18 ans sur 100 on reçu au moins une prescription dans l’année et ce chiffre est ramené à 97 enfants sur 100 lorsque seuls les enfants de moins de 6 ans sont pris en compte.
Les types de médicaments concernés : corticoïdes, analgésiques et antibiotiques
Il est possible que cette situation soit en partie liée à la politique de remboursement de la France, mais quelle qu’en soit les causes, cette situation est préoccupante car nombre de médicaments prescrits en pédiatrie ne sont pas d’une utilité essentielle et pourraient provoquer plus de problèmes que de bénéfices. Les classes de médicaments principalement concernées sont les analgésiques, les antibiotiques, les corticoïdes, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les anti-allergiques.
Des différences majeures avec les autres pays
L’Inserm estime que la population et les prescripteurs tels les médecins généralistes, les dentistes ou les sages femmes devraient être mieux informés sur le rapport entre avantages et risques d’une sur-médication. Certes, sous l’effet de la communication, la prescription des antibiotiques a bien baissé mais insuffisamment selon l’Inserm, et par comparaison à d’autres pays, la prescription de corticoïdes par voie orale pour les enfants français et 5 fois plus élevée chez les Français que chez les enfants américains et même 20 fois plus importante que pour les enfants norvégiens… Des différences majeures qui ont de quoi interroger.
Anthony Bourdain
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