Les personnes autistes ont des difficultés à s’adapter aux modifications de leur environnement et adoptent souvent des comportements répétitifs et rigides.
Ces comportements sont généralement interprétés comme un manque de flexibilité d’ordre cognitif, c’est-à-dire une difficulté à adopter une nouvelle règle.
Mais des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Tours montrent qu’une autre raison peut expliquer ces comportements. Concrètement, les chercheurs se sont aperçu que les personnes autistes ont seulement des difficultés quand il s’agit de réagir à des informations sociales et émotionnelles. C’est alors qu’ils mettent en place des comportements rigides, comme une stratégie d’évitement de ces situations particulières.
Une activité cérébrale plus importante
Les autres situations ne leur posent pas davantage de problèmes qu’à n’importe quelle personne ; autrement dit, ils ne manquent pas de flexibilité cognitive.
Par ailleurs, lorsqu’il y a besoin d’adopter un nouveau comportement, l’étude montre que l’activité cérébrale est plus importante chez les autistes que chez les autres personnes, et que cette activité cérébrale se calme lorsqu’ils reçoivent la confirmation qu’ils ont identifié la bonne règle à adopter, comme si l’enjeu du choix était plus important et que la validation des autres étaient perçue comme rassurante.
Ces travaux ouvrent de nouvelles pistes de compréhension et de prise en charge de l’autisme, en proposant de ne plus dissocier le domaine cognitif et le domaine socio-émotionnel
Sophie de Duiéry
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