Le Prolia, médicament visant à réduire le risque de fractures osseuses chez les personnes ayant de l'ostéoporose, est soupçonné de provoquer des fractures vertébrales multiples sitôt que les patients achèvent leur traitement.
Un médicament prometteur
Le Prolia, lors de sa mise sur le marché par le laboratoire américain Amgen, était considéré comme un médicament très prometteur dans le traitement de l'ostéoporose qui ne connaissait que peu d'avancées. Cette maladie touche en France plus d'un tiers des femmes de plus de 65 ans. En 2017, environ 91 000 Françaises suivaient ce traitement, prescrit en seconde intention pour celles qui avaient un risque très élevé de fractures.
Un effet rebond à l'arrêt du traitement ?
Des médecins suisses de l'hôpital universitaire de Lausanne ont évoqué le lien entre des fractures vertébrales et le médicament suite à la découverte de trois cas suspects en 2015. Depuis, les cas se seraient multipliés. Les effets indésirables graves de ce médicament pourraient s'expliquer par une baisse brutale de la densité osseuse après l'arrêt du traitement. Autrement dit, tant que le Prolia est dans l'organisme, les cellules responsables de la destruction des os semblent stoppées, mais chez certaines patientes, dès lors que le traitement est arrêté, la fabrication de ces cellules serait accélérée par un effet rebond.
Une enquête de pharmacovigilance est en cours
Pour le moment, seuls 11 cas ont été recensés depuis 2011 par l'Agence française du médicament. Cette dernière estime que le lien entre ces fractures et le principe actif du Prolia reste à établir. Pour évaluer le rapport bénéfice-risque de la prise de ce médicament, l'Agence vient de lancer une enquête de pharmacovigilance. En attendant les résultats, prévus pour l'automne, les patients ne doivent pas interrompre d'eux-mêmes le traitement et consulter leur médecin si nécessaire.
Sophie de Duiéry
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