Avec le Grenelle de l’Environnement, la France doit se doter d’un « plan particules » pour limiter la pollution atmosphérique d’ici 2015. L’air que nous respirons est pollué, et nous avons trop souvent tendance à considérer notre domicile comme un sanctuaire, à l’abri de la pollution extérieure. Mais l’air intérieur est-il sain ?
[b]Nous passons 80% de notre temps dans des espaces clos[/b] : la maison, le bureau, les commerces ou les transports… nous sommes enfermés 22h sur 24. La pollution de l’air intérieur existe, et le confinement des lieux amplifie l’effet toxique. Mais notre comportement est également en cause… Le professeur Denis Charpin est chef du service pneumologie allergologie du CHU de Marseille. Pour lui, [b]le mauvais réflexe des occupants, c'est de boucher les gaines d'aération[/b] ou de couper la ventilation mécanique contrôlée. Quand le logement est mal ventilé, il y a à la fois des produits chimiques qui ont été produits dans le logement qui se concentrent, mais il y a aussi des activités de la maison, comme les bains, les douches, la cuisine, qui génèrent de la vapeur d'eau, et la vapeur d'eau peut être considérée comme un polluant parce que le logement humide va être le siège de la prolifération de moisissures et d'acariens.
Il est donc préférable d’ouvrir les fenêtres plutôt que de pulvériser un spray désodorisant parfumé. D’ailleurs, certains d’entre eux contiennent du benzène ou du formaldéhyde, qui sont reconnus comme étant cancérogène.
L’observatoire de la qualité de l’air intérieur a publié en 2006, une étude basée sur les mesures effectués dans près de 600 logements répartis dans toute la France. Dans plus de 80% des cas, la concentration de composés organiques volatils était plus importante à l’intérieure qu’à l’extérieure. Ces composants toxiques sont présents dans certaines colles, cires, vernis et produits d’entretien ou d’hygiène que nous utilisons quotidiennement. [b]Cette pollution de l’air intérieur est donc due à notre activité[/b].
Par exemple, si vous devez vous vernir les ongles, faites-le dans une pièce ventilée, mais ne vous enfermez pas dans la salle de bains. Si vous faites séchez votre linge chez vous, pensez à aérer la pièce : car les vêtements vont libérer des substances contenues dans la lessive et l’assouplissant. Attention également aux travaux de peinture : certaines d’entre elles sont sans odeur, mais continuent de diffuser des composés toxiques pendant plusieurs semaines. Le conseil du professeur Denis Charpin : [b]évitez d’installer bébé dans une pièce fraîchement repeinte[/b]. Selon certaines études, qui restent à confirmer, placer un nourrisson dès sa naissance dans ces pièces qu'on avait repeintes, pourrait être un facteur de risque pour ensuite développer de l'asthme.
Pensez à limiter l’utilisation des produits d’entretien, aérez les pièces quelques minutes par jour. L’air intérieur sera renouvelé, moins humide : vous limiterez ainsi les facteurs d’allergies dus aux acariens et aux moisissures.
Pour un complément d'informations :
Site de l'observatoire de la qualité de l'air intérieur : www.air-interieur.org
Guillaume CLAIRAND |