[b]Sources d’inquiétude majeure pour les parents, les régurgitations des nouveau-nés représenteraient presque la moitié des motifs de consultations pédiatriques. Mais rassurez-vous, de nombreux bébés connaissent ces désagréments dans les premiers mois de leur vie.[/b]
Les régurgitations sont des renvois de petites quantités de lait, toujours caillé en raison de l'acidité gastrique. Chez les tout-petits, le système antireflux n’est pas totalement fonctionnel car leur sphincter ne se contracte pas suffisamment et ne permet pas une fermeture correcte de l'orifice entre l'œsophage et l'estomac.
Les régurgitations sont donc considérées comme normales si elles surviennent 30 à 45 minutes après le biberon.
[b]Pour les prévenir,[/b] donnez le biberon lentement dans une ambiance calme, avec une tétine bien réglée. Après les repas, gardez votre nourrisson un moment à demi-assis ou portez-le sur votre épaule, allongé sur le ventre.
[b]Par contre, si les régurgitations sont importantes et fréquentes, on parle alors de reflux.[/b] Tant que qu’il ne s’accompagne pas de pleurs répétés, de troubles du sommeil, d'accès de toux ou encore de difficultés à prendre le biberon, tout traitement médicamenteux est inutile. Votre pédiatre pourra éventuellement prescrire à votre enfant un lait épaissi et vous conseiller de surélever le haut de son matelas.
Si toutefois cela ne suffit pas et que votre bébé pleure beaucoup, il pourra lui prescrire des pansements gastriques. Ces solutions buvables tapissent les parois de l'œsophage et limitent ainsi l'acidité des remontées gastriques. On les associe parfois à d'autres médicaments, appelés prokinétiques, qui favorisent la contraction du sphincter et accélèrent la vidange de l'estomac. Enfin, en tout dernier recours, le pédiatre peut éventuellement passer aux inhibiteurs de la pompe à protons, qui n'empêchent pas les remontées mais qui en limitent là encore l'acidité. Quoi qu’il en soit, pas d’inquiétude, ces problèmes de digestion trouvent bien souvent d’eux-mêmes une solution lorsque l'enfant commence à manger des aliments solides dans une chaise haute.
Il existe un autre désordre digestif qui impressionne beaucoup les jeunes parents, c’est lorsque qu’à la fin du biberon, ou plusieurs heures après, bébé se tortille, a du mal à faire son rot et émet beaucoup de gaz. Il chouine ou pleure à grands cris et rien ne semble pouvoir le soulager. On parle souvent à tort de coliques du nourrisson. A tort car l'expression pourrait faire penser à une maladie du système digestif, alors que le plus souvent, bébé est tout simplement en train de s'adapter à une nouvelle alimentation ou à toutes sortes de stimuli qui provoquent des tensions et de la fatigue et rendent sa digestion plus difficile. Lorsque ces soi-disant « coliques » ne s'accompagnent d'aucun autre symptôme, comme des régurgitations, que le bébé boit son biberon sans problème et grandit bien, inutile de s'inquiéter. Il faut juste prendre son mal en patience ! Vous pouvez tenter de soulager votre bébé par des massages abdominaux : allongez-le sur le dos, prenez ses deux jambes dans vos mains puis repliez-les doucement de façon à ce que ses deux genoux touchent son ventre et soient en contact l'un avec l'autre. Effectuez alors des cercles dans le sens des aiguilles d'une montre.
Si vous vous sentez anxieux(e), n'hésitez pas à prendre rendez-vous chez votre pédiatre car même s’il ne peut rien faire, cela vous déculpabilisera et vous saurez que vous n’êtes pas passé(e) à côté de quelque chose de plus grave.
Caroline DURAND & Anthony BOURDAIN |