C'est une information du Canard Enchainé qui pourrait bien s'apparenter à un nouveau scandale sanitaire. Plus de 10.000 femmes enceintes auraient pris de la Dépakine entre 2007 et 2014 selon le journal satirique qui s'est procuré un rapport de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et de la Caisse d'Assurance Maladie.
Cette molécule, prescrite en cas de troubles bipolaires ou d'épilepsie, était pourtant pointée du doigt depuis plusieurs années déjà car elle est accusée de provoquer de graves malformations chez le foetus et des troubles du comportement, plus tard, chez l'enfant. Dans les cas les plus graves, des formes d'autisme ont même été rapportées.
Les autorités sanitaires ont-elles trop tardé ?
Déjà dans son rapport de Février dernier, l'Inspection Générale des Affaires Sociales (Igas) dénonçait un "manque de réactivité des autorités", estimant que le valproate de sodium, composant de la Dépakine, pourrait avoir provoqué au moins 450 cas de malformations congénitales. De son côté, l'Apesac (Association d'Aide aux Parents d'Enfants souffrant du Syndrome de l'Anti-Convulsivant) estime à 30.000 le nombre de victimes potentielles depuis 1967, année de mise sur le marché du médicament.
N.Bourboin
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