UPSA et Sanofi, vendeurs de paracétamol en France, ont obtenu un moratoire de deux ans du gouvernement. Le PLFSS prévoit un milliard d’euros d’économies sur les médicaments en 2024, mais une exception est faite pour le paracétamol, très consommé par les Français. Sanofi (Doliprane) et UPSA (Dafalgan, Efferalgan) ont obtenu que le prix du paracétamol ne baisse pas de 10% fin 2023. « Une boîte coûte 76 centimes en France, moins qu'à l'étranger, nous voulons que la production locale soit considérée », explique Isabelle Van Rycke, PDG d’UPSA.
Sanofi, critiqué pour la vente de sa filiale Doliprane, a été informé de ce moratoire cet été. En retour, UPSA relocalisera en France la production de deux médicaments stratégiques : Pregabaline (douleurs neuropathiques, épilepsie) et lamotrigine (antiépileptique). UPSA investit également pour augmenter sa production de paracétamol à 450 millions de boîtes, couvrant presque toute la demande nationale. Actuellement, 55% de ces boîtes sont exportées, contre 95% du Doliprane produit pour la France.
Ce moratoire intervient alors que la chaîne de valeur des produits est en reconstruction en France, après l'arrêt de la production locale du principe actif du paracétamol en 2008. Avec le soutien de l'État et dans le cadre de France 2030, Sanofi et UPSA ont soutenu la construction par Seqens d'une nouvelle usine, opérationnelle en 2026. Doliprane est le médicament le plus consommé en France, avec 330 millions de boîtes vendues en 2023, suivi du Dafalgan (71 millions).
Pascal Lemontel
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