L'Institut Pasteur a alerté sur une recrudescence sans précédent des méningites à méningocoques en France, suivant la levée des mesures sanitaires post-Covid-19. Les méningites, potentiellement mortelles, résultent d'une infection des enveloppes entourant le cerveau et la moelle épinière, souvent d'origine bactérienne, transmises par contact étroit et prolongé.
L'épidémie de Covid-19 avait initialement entraîné une baisse des infections respiratoires, y compris des méningites à méningocoques. Cependant, une étude récente de l'Institut Pasteur a révélé un rebond inédit de ces cas à l'automne 2022, dépassant même les niveaux pré-pandémiques.
Entre janvier et septembre 2023, 421 cas ont été recensés, soit une augmentation de 36%. Les chercheurs attribuent cette hausse à la diminution de l'immunité générale due à la réduction de la circulation des souches et à la baisse de la vaccination, en baisse de 20% lors du premier confinement.
Actuellement, seule la vaccination contre le méningocoque de groupe C est obligatoire en France, tandis que celle contre le méningocoque B est simplement recommandée chez les nourrissons depuis 2022. Contrairement à d'autres pays, il n'y a pas de recommandations générales pour les groupes Y et W, responsables de la plupart des récentes méningites.
Les chercheurs préconisent de reconsidérer la stratégie vaccinale, notamment en élargissant la vaccination aux adolescents, principaux porteurs sains, avec un vaccin tétravalent ciblant les groupes A, C, Y et W. Ils soulignent également le risque accru pendant la saison de la grippe et lors de grands rassemblements comme les Jeux olympiques.
Sophie de Duiéry
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