En France, le vol de carnets et d'ordonnances de médecins est de plus en plus fréquent. Selon l'Ordre des médecins, cette pratique permet aux voleurs de se procurer leurs propres prescriptions médicales pour les revendre ensuite sur le marché noir, notamment des antidouleurs, des antiépileptiques et des anticancéreux.
Selon un rapport de l'assurance maladie, le préjudice financier lié à ce trafic aurait atteint 8,5 millions d'euros en 2022, comparé à seulement 2,8 millions en 2021, ce qui témoigne de l'augmentation des vols dans les cabinets médicaux. Les faussaires se procurent des psychotropes qu'ils revendent ensuite à des personnes dépendantes, généralement sur le trottoir, explique le Dr Saïd Ouichou au Parisien. Suite à un vol dont il a été victime, il est désormais très prudent quant à ses ordonnances, ainsi qu'à son tampon, qui est également convoité, tout comme les cartes de médecin.
De leur côté, les pharmaciens sont vigilants et attentifs à la moindre erreur. Lorsqu'ils suspectent que l'ordonnance a été volée, ils contactent immédiatement le médecin. Les signes peuvent aller de simples fautes d'orthographe à des posologies incorrectes. Selon Le Parisien, "il y a toujours quelque chose qui cloche. Si cette situation concerne tout particulièrement Marseille, ce trafic progresse dans toute la France", déplore une pharmacienne marseillaise.
Cependant, les fraudeurs sont de plus en plus habiles dans la fabrication de faux documents, ce qui rend difficile la lutte contre ce trafic, explique Le Parisien. Il est impossible pour les pharmaciens de contacter chaque médecin généraliste à chaque doute concernant une ordonnance.
Pascal Lemontel
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