La délégation aux droits des femmes a proposé devant l'Assemblée nationale que le délai pour une IVG soit porté à 14 semaines. Cette préconisation est soutenue par la majorité, et une loi devrait être votée en ce sens d’ici fin 2020.
Formation des sages-femmes à l'IVG chirurgicale
Une autre préconisation concerne la formation des sages-femmes à la technique de l’IVG chirurgicale, pour endiguer le manque de médecins. En France, moins de 3% des généralistes et gynécologues pratiquent l’IVG et à peine davantage de sages-femmes, qui ont par ailleurs seulement le droit de pratiquer l’IVG médicamenteuse depuis 2016. Cette pénurie engendre des délais d’attente très longs, raison qui motive l’allongement du délai pour pouvoir avorter.
Suppression de la clause de conscience, invocable pour refuser de pratiquer l'IVG
Une autre proposition phare, la suppression des deux clauses de conscience qui permettent au praticien de refuser de pratiquer l’avortement en raison de convictions personnelles. Enfin, un nouveau motif, la détresse psychique et sociale, est ajoutée dans les périls graves de santé pour justifier une demande d’IMG, interruption médicale de grossesse.
Un délai d'avortement plus long dans les autres pays européens
En France, près d’une femme sur trois a recours à l’avortement au cours de sa vie et si les IVG tardives représentent une toute petite fraction des avortements effectués en France, tous les ans, ce sont 3 000 à 5 000 femmes qui partent avorter à l’étranger, à cause du dépassement des délais légaux dans notre pays.
Des pays européens autorisent l’IVG jusqu’à 14 semaines, l’Espagne, l’Autriche, et jusqu’à 18 semaines pour la Suède, 22 pour les Pays-Bas et même 24 pour le Royaume‑Uni.
Pascal Lemontel
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