En Février, des médecins et universitaires italiens avaient mis en parallèle les nouveaux cas de contamination par le Covid-19 avec les dépassements des limites légales en concentration de particules fines dans les différentes provinces italiennes. Leur constat : les villes les plus polluées correspondaient aux foyers les plus importants de l’épidémie.
Alerte aux particules fines en France
En France, un collectif de médecins et scientifiques donne actuellement l’alerte sur le début des pics printaniers de pollution, attribués aux épandages agricoles, qu’ils appellent à limiter. En mars, le confinement des français a été sans effet sur les particules fines, les plus dangereuses pour les voies respiratoires. Leur présence dans l’air a au contraire augmenté en raison du beau temps et de l’absence de vent, pour dépasser les limites légales en Ile-de-France et dans le Grand-Est le 28 mars, régions particulièrement touchées par le Covid-19.
Une vulnérabilité pour les poumons, un facteur de pénétration du virus?
Les médecins et chercheurs estiment qu’une exposition soutenue à une telle pollution aggrave la situation des malades et rend les poumons de tout un chacun plus vulnérables au virus.
Les chercheurs italiens suggérent quant-à-eux que la pollution aurait pu accélérer la dispersion du coronavirus; les particules fines jouant le rôle de transporteur permettant au virus de flotter dans l’air pendant plusieurs heures voire jours. Cette hypothèse reste controversée car le lien de causalité n’a pas été démontré. L’OMS, le service européen de surveillance de l’atmosphère et des équipes d’épidémiologistes travaillent sur cette question.
Un "injonction" complexe pour l'activité agricole essentielle
Pour le moment en France, sans décision nationale, aucune mesure ne sera vraisemblablement prise pour limiter les épandages agricoles ; une « injonction » difficile à entendre pour les agriculteurs qui jouent un rôle essentiel pour l’approvisionnement alimentaire des populations pendant cette crise.
En 2003, une étude corrélationnelle avait mis en évidence un risque deux fois plus élevé de mourir du SRAS chez les patients vivant dans des zones polluées par rapport à ceux des régions moins polluées.
Valérie Karache
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