L'ANSM a interdit un essai clinique conduit hors de tout cadre légal sur plus de 350 patients dans une abbaye près de Poitiers.
Cet essai visait à tester l'effet de deux molécules inoculées par des patchs, appelées valentonine et 6-méthoxy-harmalan, sur des malades atteints de Parkinson ou d'Alzheimer et sur les troubles du sommeil.A l'origine de cette étude clinique improvisée, deux médecins, le professeur Jean-Bernard Fourtillan et le professeur Henri Joyeux, ce dernier controversé dans la communauté médicale pour ses positions anti-vaccins.
Cet essai aurait été financé par des donations
Récoltées par le biais d'un fonds à but non lucratif créé tout spécialement et censé permettre la fabrication de traitements exempts de tout lobby industriel, le Fonds Josefa.
Des patchs avec des molécules proches de la mélatonine
Les deux molécules en cours de test dans cet essai clinique clandestin sont, pour l'ANSM, proches de la mélatonine, une hormone classiquement utilisée pour lutter contre les problèmes de sommeil et de plus en plus déconseillée pour ses effets secondaires. D'après les initiateurs de l'essai, ces deux molécules sont supposées assurer la régulation de la vie psychique et végétative... ce qui constitue de bien maigres précisions sur le mode d'action et les effets neurologiques attendus, au regard de ce qui est demandé par les autorités pour qu'un essai clinique sur l'homme soit autorisé.
Consulter rapidement votre médecin traitant
L'ANSM demande aux participants à l'essai d'arrêter le traitement et de consulter rapidement leur médecin pour un bilan de santé; la qualité, la tolérance et donc le risque potentiel de l'usage de ces produits, étant totalement inconnus.
L'ANSM a saisi la justice. Conduire un essai clinique sans autorisation est passible de 15 000 euros d'amende, d'un an de prison et de peines pénales.
A.Liarsou
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