On dit que l’éventail des armes antidouleur est assez large, mais toutes les douleurs ont-elles la même intensité ?
En fait, Il y a trois sortes de douleurs : la douleur de niveau 1 que l’on qualifie de légère ou modérée, la douleur de niveau 2 qui est un peu plus forte et celle de niveau 3 qui correspond aux douleurs intenses ou très vives. Ces 3 nouveaux de douleurs se soignent par des médicaments antalgiques.
Que préconise-t-on pour les douleurs légères ou modérées ?
Pour les douleurs dentaires, musculaires ou pour les céphalées le pharmacien vous conseillera le paracétamol, l’aspirine et l’ibuprofène.
Et pour les douleurs un peu plus fortes ?
Pour des douleurs plus fortes comme le mal de dos ou les maladies rhumatismales, il vous proposera on opioïde léger, de la codéine, tramadol ou du néfopam, souvent associé à un antalgique de niveau 1 dans le même comprimé pour réduire son dosage et diminuer ses effets indésirable. Cela se fait évidemment sur prescription.
Et dans le cas de douleurs intenses ou très vives ?
Dans le cas de douleurs postopératoires ou dues au cancer, à une maladie grave, on vous prescrira des opioïdes forts dont le chef de file est la morphine. Cela par voie injectable ou orale, ou plus pratique en patchs, comprimés sublinguaux (à laisser fondre sous la langue) et même en applicateurs buccaux (à placer dans la joue) ou en spray nasal.
Vous nous avez dit que ces 3 niveaux de douleur se soignaient avec des médicaments antalgiques. En existent-ils d’autres dans le domaine de la douleur ?
Oui, il existe d’autres médicaments que l’on réserve aux douleurs chroniques ainsi qu’aux douleurs courantes .
Qu’est-il conseillé de prendre dans le cas de douleurs chroniques ?
Les douleurs neuropathiques surtout sont difficiles à traiter. C’est pourquoi les antalgiques classiques, morphiniques compris, sont inadaptés et sans effet. Les médecins recourent alors à d’autres classes de médicaments à priori surprenantes, mais qui marchent.
Et quels sont-ils ?
Ce sont certains anticonvulsivants à petites doses, des antidépresseurs tricycliques, des benzodiazépines et également des patchs à la capsaïcine.
Et pour les douleurs courantes ?
Pour les douleurs courantes d’autres médicaments sont utiles pour renforcer l’action des antidouleur ou améliorer le confort en agissant sur les symptômes. Vous avez le choix entre les myorelaxants pour réduire les contractions ou les douleurs musculaires, mais aussi les antispasmodiques en cas de coliques, de règles douloureuses, de contractions utérines au cours de la grossesse ou à l’accouchement.
Existe-t-il d’autres solutions dans le domaine des douleurs courantes ?
Vous avez les corticoïdes qui sont des médicaments dont l’effet antalgique passe par leur action anti-inflammatoire. Et puis les bisphosphonates pour les douleurs osseuses.
On parle aussi de solutions non médicamenteuses. Quelles sont-elles ?
La prise en charge de la douleur peut faire appel en effet, en complément ou à la place des médicaments, à des techniques variées qui sont : l’application du froid ou de chaud pour les douleurs inflammatoires sous forme de poches ou de sprays froids, mais il y a aussi les massages, l’acupuncture, le thermalisme, et les thérapies cognitivo-comportementales.
Didier GALIBERT |