En raison de l’usage intensif des antibiotiques, les bactéries élaborent constamment de nouvelles méthodes de défense pour se prémunir, atteignant parfois une résistance totale. Face à ces bactéries, les traitements sont de moins en moins efficaces, laissant un grand nombre de patients sans options thérapeutiques. Chaque année, cette résistance aux antibiotiques serait directement responsable de 1,3 million de décès dans le monde.
Les souches “multirésistantes” sont particulièrement problématiques car elles développent une résistance à plusieurs groupes d’antibiotiques. C’est principalement le cas des bactéries Gram négatives, dont Acinetobacter baumannii, qui est surtout présente en milieu hospitalier. Cette bactérie peut causer des infections telles que des pneumonies, des méningites et des infections urinaires. Reconnue comme une menace sérieuse par l’OMS, elle fait partie des pathogènes “ESKAPE” qui échappent efficacement à l’action des agents antimicrobiens.
Une nouvelle catégorie d’antibiotiques a démontré des résultats encourageants contre la bactérie résistante aux antibiotiques lors d’études préliminaires. Cependant, la substance mise au point par des chercheurs du groupe Roche à Bâle est encore loin d’une utilisation courante.
Selon l’étude publiée dans la revue spécialisée Nature, la nouvelle substance mise au point, appelée zosurabalpin, a été efficace en laboratoire et sur des souris contre Acinetobacter baumannii.
“Une nouvelle classe d’antibiotiques capable de traiter les infections causées par des bactéries multirésistantes comme l’Acinetobacter baumannii (…) représenterait une avancée significative”, a déclaré à Keystone-ATS Michael Lobritz, de Roche, qui a participé à l’étude. Cependant, d’autres études seront nécessaires pour confirmer si la zosurabalpin permettra cette avancée.
Sophie de Duiéry
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