Le gouvernement doit présenter son projet de loi en faveur de la simplification de l'action publique locale en conseil des ministres début février. Ce projet prévoit notamment la décentralisation des services de médecine scolaire, passant de la tutelle de l’Éducation nationale à une gestion par les départements ; un projet dont la pertinence fait débat.
Une prévention médicale plus performante
Pour ses partisans, cette délégation de compétence permettra une meilleure performance de l’action en matière de santé, avec un service médical de prévention à part entière, en dehors des écoles. Cette approche centrée sur la dimension médicale doit notamment permettre d’optimiser le taux de réalisation des visites médicales des enfants et adolescents.
Perte du lien avec les élèves et disparités territoriales
Pour ses détracteurs, ce projet signe l’impossibilité pour les infirmiers de remplir leur mission de proximité et d’éducation auprès des élèves, et de garantir une équité de prise en charge partout en France. Autrement dit, ce serait la négation du rôle particulier de l’infirmier en milieu scolaire et du lien qu’il instaure avec les élèves.
Les infirmiers scolaires, témoins et acteurs face à la crise sanitaire
Actuellement, les infirmiers scolaires sont les témoins des conséquences quotidiennes de la crise sanitaire et sociale sur les enfants : troubles psychiques, contexte familial délétère… ces acteurs sont consultés pour des situations de plus en plus complexes, connectant la gestion de l’échec scolaire avec les comportements individuels, comme les difficultés relationnelles, le harcèlement ou les conduites addictives. Il est difficile de pronostiquer ce que deviendra cette approche d’accompagnement en cas de reconfiguration.
A.Liarsou
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