Au plus fort de la crise Covid-19, les chiffres sur les patients hospitalisés ont montré que les hommes étaient plus représentés en réanimation que les femmes.
Les femmes mieux protégées ?
En cause, le système immunitaire : les femmes auraient une meilleure protection que les hommes contre les virus en général. Classiquement, les chercheurs attribuent ce phénomène au fait que les femmes possèdent deux chromosomes X, chromosome sur lequel se trouve « le détecteur viral » des cellules qui déclenche la production des principales molécules antivirales.
Un protection génétique pour 30 à 50% des femmes européennes
Une récente étude conduite sur le VIH montre bien que l’organisme des femmes combat mieux la charge virale pendant les premiers mois de l’infection, mais pas grâce à davantage de récepteurs ; c’est au contraire grâce à leur inhibition. Et ce phénomène ne concerne pas toutes les femmes mais seulement celles qui sont porteuses d’une variation génétique particulière, l’allèle T, soit 30 à 50% des femmes européennes.
Un modérateur génétique de la réponse immunitaire qui ne joue aucun rôle chez les hommes
Nous savons qu’il peut se produire un phénomène d’emballement, lorsque la production de certaines molécules antivirales est trop importante et empêche d’autres molécules de faire leur oeuvre. Ce phénomène dangereux, « l’orage de cytokines », peut conduire à la destruction d’organes et de tissus.
L’allèle T semble jouer un rôle modérateur de la réponse immunitaire chez les femmes porteuses, alors qu’il ne joue aucun rôle chez les hommes. Chez les femmes porteuses, le virus est 8 à 10 fois moins détecté que chez les autres patients. Concrètement, l’infection sera moins sévère et l’évolution vers un stade sida sera moins importante.
Pascal Lemontel
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