Si le jeûne a acquis une récente popularité dans la prévention de l’occurrence de cancers, aucune preuve scientifique solide ne vient étayer l’efficacité de cette pratique. En revanche, des chercheurs se sont penchés sur l’effet d’une modulation de l’apport en macronutriments (glucides, lipides et protéines) plutôt que de l’apport calorique.
Un régime appauvri en protéines restreint la croissance tumorale
Les résultats de l’étude, conduite sur des souris, montrent qu’un régime appauvri en protéines mais pas en glucides a un impact positif sur la limitation de la croissance tumorale et sur l’allongement de la durée de vie.
Un accroissement de l’efficacité de la réponse immunitaire
Le contenu cellulaire des tumeurs des souris sous régime appauvri en protéines a été analysé. Les chercheurs ont constaté que la limitation de la croissance tumorale était due non pas à une inhibition de la prolifération des cellules cancéreuses mais à une quantité accrue et une activité plus intense des cellules anti-tumorales spécifiques du système immunitaire.
Comment ça fonctionne ?
La diminution en protéines dans le régime alimentaire entraîne corrélativement celle des acides aminés, composants des protéienes auxquels les cellules cancéreuses sont très sensibles. Ceci provoquerait un stress chez les cellules tumorales, qui libèreraient des cytokines activant une forte réponse immunitaire au niveau de la tumeur.
Une piste prometteuse
Il reste néanmoins à poser une définition précise de la restriction protéique nécessaire et suffisante pour que le régime soit efficace, à identifier les acides aminés impliqués dans le stress des cellules tumorales et à faire de nouvelles études concernant la transposabilité des résultats chez l’homme.
Valérie Karache
|