Une protéine qui agit comme un antidouleur. C’est ce qu’ont découvert des scientifiques français dans le venin du mamba noir, un serpent africain connu pour son venin mortel. Un espoir pour les malades, mais qui demandera encore quelques années de recherche.
Le venin de mamba noir contient des toxines antidouleur. D’après les tests effectués sur des souris par des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), la substance présenterait plusieurs avantages par rapport à la morphine : pas de problèmes respiratoires, pas de troubles de la motricité et, surtout, pas de dépendance ! L’accoutumance à la morphine lui fait perdre de son efficacité lorsqu’elle est utilisée pour traité régulièrement la douleur. Augmenter les doses était nécessaire. Mais grâce à ces nouvelles molécules, les doses pourraient rester constantes. Dans le venin du serpent, des protéines courtes appelées peptides, agissent en fait sur une zone différente du cerveau. Il faudra encore quelques années et de nombreux tests cliniques avant de lancer une commercialisation du produit. Une synthétisation devra aussi être faite, autrement dit trouver une formule chimique qui ait les mêmes propriétés que cette substance naturelle.
Mais la recherche fondamentale sur ce venin neurotoxique a permis une avancée non seulement en matière d’antidouleurs, mais aussi dans notre connaissance du cerveau et des chemins qu'emprunte la douleur.
Fabien CANU & Anthony BOURDAIN
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