Le mois d’octobre est, cette année encore, le mois de la mobilisation nationale contre le cancer du sein. C’est le plus fréquent des cancers de la femme, je crois ?
Effectivement et, contrairement à ce que l’on pense, 11 000 femmes meurent encore du cancer du sein chaque année. En partie parce que beaucoup sont détectés tardivement. C’est pourquoi, la campagne d’information baptisée Octobre Rose est axée principalement sur le dépistage.
Il faut dépister afin de traiter le plus tôt possible ?
Vous avez tout à fait raison. Les traitements sont de plus en plus fins et personnalisés mais, pour en bénéficier pleinement, la tumeur, quelle que soit sa localisation, doit être détectée le plus tôt possible.
Peut on dire qu’il y a eu des progrès dans ce domaine ?
Les progrès réalisés ces dernières années se situent aussi bien dans les techniques de dépistage que dans les traitements.
Quels sont ils ?
Tout d’abord dans le domaine de la chirurgie, l’ablation de la tumeur est le traitement de première intention quand le cancer n’est pas métastatique. Mais chaque région mammaire a sa technique chirurgicale, elle-même adaptée à chaque situation.
Et dans le domaine de la radiothérapie ?
Sur-mesure, elle est à la fois plus efficace et allégée, avec des doses d’irradiation plus élevées mais sur une durée plus courte.
On parle aussi d’hormonothérapie, qu’est-ce que cela signifie exactement ?
Ce sont de nouvelles thérapies ciblées qui permettent de personnaliser le traitement contre tels ou tels récepteurs hormonaux, identifiés grâce à des tests de plus en plus performants, car les tumeurs du sein diffèrent énormément.
Et qu’en est il des tests génétiques ?
On sait désormais dépister les femmes à haut risque familial dû à une mutation d’un des deux gènes de prédisposition au cancer du sien ou de l’ovaire.
Y a t il eu des avancées dans le domaine du diagnostic ?
De nouvelles méthodes, plus précises et plus complètes, devraient prochainement supplanter l’IRM dans certaines indications comme l’angio-mammographie et la tomosynthèse en mammagraphie.
Que doit on faire après un cancer du sein ?
Une surveillance régulière ne suffit pas, il faut agir pour éviter les récidives et réapprendre à mener une vie normale malgré les séquelles du cancer.
A quel moment pratique t on une reconstruction mammaire ?
Une reconstruction mammaire est proposée aux 30% de femmes qui subissent une ablation partielle ou complète d’un sein. Les unes peuvent en bénéficier au cours de la même intervention. Pour d’autres, il faut attendre de 6 à 8 mois après la fin des autres traitements, notamment de la radiothérapie, pour laisser le temps à la peau de cicatriser.
Quelles mesures doit on suivre pour éviter les rechutes ?
Après la rémission, une surveillance est indispensable, mais l’hygiène de vie est aussi importante. Surpoids, alcool et tabac favorisent les cancers, mais aussi les rechutes ! Pour retrouver la forme et en même temps réduire les risques de récidive, le mot d’ordre est : activité physique et alimentation équilibrée, en particulier riche en fruits et légumes.
Didier GALIBERT |