Presque un salarié sur deux s’est vu prescrire au moins un arrêt de travail durant les 12 derniers mois, mais les salariés décident de plus en souvent d’aller travailler malgré tout, c’est ce qu’indique l’enquête Malakoff-Médéric Humanis, réalisée sur 2 000 salariés du secteur privé et 400 dirigeants d’entreprise.
Un présentéisme accru, souvent regretté
Ce phénomène en hausse de 4 points par rapport à l’année 2018 concerne essentiellement les cadres et dirigeants, qui ont le sentiment de manquer à leur obligation, mais la raison financière est également invoquée : les 3 premières journées non travaillées ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale.
Au total, ce sont les 2/3 de l’échantillon interrogé qui indiquent avoir été travailler malades. Mais 47% des salariés qui se sont rendus au travail malgré la prescription d’un arrêt regrettent a posteriori leur décision. Risque de contagion, baisse de productivité : le présentéisme n’est pas toujours une solution efficace.
Les jeunes plus souvent en arrêt, les salariés plus fatigués
Les autres tendances révélées par le sondage : 49% des arrêts concerne les 18-34 ans, qui semblent avoir une image écornée du présentéisme acharné de leurs ainés. Particulièrement touché par le phénomène le secteur de l’hôtellerie/restauration. Par ailleurs, 63% des salariés sondés et 80% des dirigeants sont favorables au télétravail à la place de l’arrêt médical.
Enfin, les salariés sont également plus fatigués au travail. 25% des arrêts sont liés à des troubles musculo-squelettiques (TMS) et 18% à des troubles psychosociaux, dont le burnout, troubles vraisemblablement sous-évalués par rapport à la réalité; les salariés touchés ne faisant pas nécessairement l’objet d’un arrêt de travail.
Frank Verain
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