Une étude britannique, publiée dans Nature Medicine, suggère que la maladie d’Alzheimer pourrait être transmissible dans certains cas. L'hormone de croissance extractive, prélevée sur des humains décédés et administrée à des patients, est mise en cause.
L'équipe de John Collinge de l’Institut des maladies à prions de l’University College de Londres (UCL) a examiné cinq patients ayant reçu ces hormones avant 1985. Ces individus ont été diagnostiqués avec une forme atypique d’Alzheimer, liée à ce traitement. L’étude de l'UCL indique que la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ), transmise par les hormones de croissance, a entraîné la mort de 4% des 1.849 jeunes patients britanniques traités. Huit patients ont développé précocement la maladie d’Alzheimer. Trois sont décédés entre 47 et 57 ans et cinq ont entre 54 et 57 ans. Le seul lien entre ces huit patients était l’administration d’hormones de croissance.
Cela suggère que l’Alzheimer pourrait se transmettre comme les maladies à prions incurables, telles que la MCJ. Ces maladies sont caractérisées par le mauvais repliement d’une protéine, entraînant une réaction en chaîne sur les cellules et des dégâts dans le système nerveux central. L’Alzheimer est aussi caractérisée par les dommages causés par une protéine mal repliée, le peptide amyloïde bêta et une autre appelée Tau.
Cette étude confirme un lien possible entre ces deux groupes de maladies. Pour les chercheurs britanniques, la transmission d’Alzheimer serait “iatrogénique” (c’est-à-dire provoquée par un acte médical) en l’occurrence l’injection d’hormones de croissance. Cela suggère que cette maladie dégénérative pourrait être transmissible autrement que par l’hérédité.
Pascal Lemontel
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