A l'heure actuelle, le tatouage s'est départi de ses anciennes connotations et de ses réserves : il est à la mode, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, et il existe désormais des tatouages de toutes formes, tailles et couleurs.
A n'en pas douter, le tatouage s'est banalisé. Il nous ferait presque perdre de vue sa particularité : son indélébilité, puisque le pigment retenu, quel qu’il soit, est profondément ancré dans la peau…
Les mois ou les années passant, des personnes de plus en plus nombreuses se retrouvent à vouloir se défaire totalement ou partiellement de tatouages avec lesquels ils ne se sentent plus en phase ou qui ne sont plus à leur goût.
La consultation préalable
Si vous êtes dans ce cas, il faudra d’abord passer par une étape essentielle, la consultation préalable, durant laquelle le médecin se renseignera sur l’ancienneté du tatouage. Cette information est essentielle car plus le tatouage est ancien, plus il se sera quelque peu estompé et en conséquence, mieux se présentera la situation pour le praticien.
Les types de pigments conditionnent la réussite du détatouage
Au cours de cette consultation, le médecin tentera également de savoir quel type de pigment a été utilisé par le tatoueur, une information dont dispose rarement le patient, malheureusement. Les types de pigments conditionnent la réussite du détatouage. En effet, certains tatoueurs vont jusqu’à utiliser des pigments fluorescents ainsi que des pigments métalliques (du type peinture de carrosserie) qui s’avèrent rebelles aux techniques de détatouage…
Le médecin examinera également minutieusement le ou les tatouages par le toucher, afin d'en évaluer l'homogénéité et de déterminer s’il n’y a pas des zones plus épaisses que d’autres, pouvant traduire entre autres la présence de beaucoup d’encre ou de cicatrices recouvertes par le tatouage, et qui pourraient réapparaître accentuées à la suite du détatouage…
Deux éléments devront encore être pris en compte par l’expert
La localisation des tatouages, ceux des extrémités des membres supérieurs et surtout ceux des membres inférieurs, étant plus longs à être retirés d'une part, et la couleur d'autre part. Ainsi, si le tatouage est uniquement noir, il sera plus facile à faire disparaître qu’un tatouage de couleur. Ces derniers sont en effet plus résistants et la couleur s’altère au fil des séances : le marron peut par exemple devenir vert-bleu ou rouge-orangé. Un phénomène qui rend les choses plus difficiles et demande une action plus agressive pour la peau lors des séances. Enfin, notez que le tatouage blanc est, hélas, généralement presque impossible à enlever.
Concernant l’acte en lui-même, des lasers spécifiques seront utilisés, ayant pour but de rendre les pigments de plus en plus petits afin qu’ils soient naturellement éliminés par le système lymphatique. Détatouer est une procédure longue, qui peut parfois durer jusqu’à deux ans, avec un délai entre les séances qui devra être de plus en plus long au fil de l’atténuation du motif.
Enfin, il ne faut pas le nier, ce processus est douloureux. Chaque séance requiert l'application d’une crème anesthésiante, qui doit être suivie par celle d’une crème cicatrisante pendant 10 à 15 jours après l'intervention. Par ailleurs, comme il peut exister des risques d'allergie grave au processus de détatouage, il faudra rester 40 minutes après la séance.
Pour conclure sur le retrait d’un tatouage, sachez que le processus aboutit certes à une très nette amélioration, mais sans garantir de retrouver la qualité initiale de la peau, alors mieux vaut être prévoyant, et ne jamais prendre à la légère la décision de se faire tatouer.
Dr François PRUNIERAS |