Conduite sur près de 30 ans, il s'agit de la plus longue étude d'observation des cancers jamais menée en France métropolitaine pour suivre l'évolution de ces maladies.
Et, vous allez l'entendre, certains résultats sont plutôt surprenants et nous renseignent sur les comportements à risque.
Ainsi, pour le cancer du poumon, un sous-type particulier de cancer, l'adénocarcinome, augmente de presque 4% par an, alors que les autres formes diminuent. La cause possible : des cigarettes plus concentrées en nitrosamines et des filtres qui poussent les fumeur à une inhalation plus profonde de la fumée...
Pour les cancers liés au papillomavirus, les statistiques attestent d'une régression du cancer du col de l'utérus dans la population générale mais pointent à l'inverse une augmentation de ce cancer depuis 2010, ainsi qu'une augmentation du cancer de l'anus, chez les femmes de 50 à 60 ans, dont les pratiques sexuelles pourraient être plus à risque.
De façon générale, les cancers (quels qu'ils soient) sont en augmentation chez les femmes, leur prévalence se rapprochant de celle des hommes, qui elle est stable. Ainsi, c'est le cancer du poumon qui statistiquement explose pour les femmes, avec une progression de 5,3% par an, directement lié au tabagisme de celles-ci !
L'étude montre aussi que des cancers évitables (dus à des comportements à risque comme l'alcoolisme, une mauvaise alimentation ou l'exposition au soleil) deviennent de plus en plus fréquents : cancer du pancréas, du rein, mélanome cutané... Ils sont tous en recrudescence ! et attention dans ces cas la mortalité associée à ces cancers ne baisse pas, car ils se soignent difficilement !
Enfin, si l'étude montre une augmentation des cancers du sang chez les hommes et les femmes, sans que celle-ci ne trouve pour le moment d'explication...
Bonne nouvelle en revanche, la mortalité des cancers les plus fréquents est en recul : cancer du sein, cancer colorectal, de la prostate et du col de l'utérus, ils sont tous mieux dépistés et soignés.
Arnaud BEAUSSIER |