Pendant longtemps les douleurs sont restées au deuxième plan des préoccupations médicales. Il semblerait que change aujourd’hui ?
Effectivement, autrefois il s’agissait avant tout de soigner la douleur. Aujourd’hui, les choses ont heureusement changé. Il s’agit aujourd’hui de les identifier afin de mieux les soigner.
Quelles sont les différentes sortes de douleurs ?
Elles peuvent être aiguës, chroniques, neuropathiques, cancéreuses, psychogènes… bref, elles sont multiples, avec des mécanismes très différents, qui par conséquent se traitent différemment.
A quoi sont dues les douleurs aiguës?
Ce sont des douleurs qui surviennent de manière brutale et transitoire. Elles sont dues à diverses lésions ou agression externes ou internes comme par exemple : des brûlures, des piqûres, des chutes, des coups, des caries, des maux de tête, des inflammations.
Et qu’est ce que les douleurs aiguës risquent d’entraîner ?
Elles signalent que quelque chose ne va pas dans le corps et qu’il faut réagir en prenant les mesures qui s’imposent. La plupart du temps, les antalgiques courants présents dans l’armoire à pharmacie sont suffisants, mais il est toujours préférable de demander conseil à son pharmacien car il saura vous indiquer le médicament le plus adapté, la dose efficace et le rythme de prises en fonction de vos symptômes et de la cause.
Vous nous avez parlé également des douleurs chroniques. Quelles sont-elles ?
Ce sont des douleurs qui persistent de façon continue ou intermittente au-delà de trois mois. Elles sont provoquées par toutes sortes de maladies comme la polyarthrite rhumatoïde, la hernie discale, le cancer… et elles nécessitent souvent une prise en charge spécialisée.
Et il y a aussi des douleurs neuropathiques aiguës ou chroniques ?
Celles-ci résultent d’un atteinte du système nerveux central comme la sclérose en plaques, des tumeurs ou des traumatismes du cerveau... Elles peuvent être aussi périphériques : après un zona, le diabète ou une radiothérapie. Elles se manifestent par des fourmillements, des sensations de brûlures, des décharges électriques, des picotements. Elles sont difficiles à expliquer d’où souvent une incompréhension et une mauvaise prise en charge.
Je suppose que les douleurs psychogènes ont dues à des troubles psychiques ?
Elles pourraient aussi être liées à un abaissement du seuil de perception de la douleur. C’est peut être le cas de la fibromyalgie, maintenant prise au sérieux, qui provoque, outre des douleurs chroniques diffuses et fluctuantes, fatigue, sommeil perturbé et troubles dépressifs.
Vous venez de nous énumérer les principaux types de douleurs mais est-ce qu’il est si facile que cela de les identifier ?
Précisez bien à votre pharmacien ou au professionnel de santé qui vous traite, l’intensité et le type de douleur que vous ressentez, son origine, mais aussi votre âge, vos maladies et les médicaments que vous prenez par ailleurs.
Quels sont les principaux conseils à suive au niveau du traitement de la douleur ?
Suivez la posologie et la dose maximale par jour indiquées sur la notice, respectez l’intervalle de temps conseillé entre deux prises d’antalgique. Evitez d’associer ou d’alterner des antalgiques de composition différente à cause du risque de surdosage.
Et je pense qu’il faut également éviter les interactions médicamenteuses ?
Effectivement, si vous prenez d’autres médicaments, vérifiez qu’ils ne contiennent pas aussi un antalgique. Ainsi, pas d’aspirine si vous prenez des anticoagulants, des anti-inflammatoires ou des médicaments pour la goutte sans l’avis de votre pharmacien.
Didier GALIBERT |