La France examine la piste des virus phages pour pallier le problème croissant de la résistance des bactéries aux antibiotiques.
Une piste déjà ancienne puisque ces virus, présents à l’état naturel dans l’eau, ont été étudiés au début du 20e siècle pour leur capacité à éliminer le choléra dans certaines zones près du Gange.
Cette découverte a été largement abandonnée par la suite dans les pays d’Europe de l’Ouest, qui lui ont préféré les antibiotiques. Pourtant, ces virus sont capables de tuer des bactéries multi-résistantes. Ils font à l’heure actuelle partie de la pharmacopée traditionnelle dans nombres de pays d’Europe de l’Est, notamment la Géorgie.
Depuis deux ans, ce type de traitement est délivré au cas par cas, à des patients sur lesquels les antibiotiques n’ont plus d’effet.
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) envisage desormais les virus phages comme une alternative au développement de résistances aux antibiotiques par les bactéries. Des études cliniques devront être menées mais dès cette année, l’agence devrait délivrer des autorisations temporaires d’utilisation (ATU), première étape avant une autorisation de mise sur le marché.
En France, une start-up, Pherecydes Pharma, travaille sur des phages pour soigner les staphylocoques dorés ou Escherichia coli. Et d’autres usages peuvent être envisagés, pour les pieds des diabétiques, qu'il faut parfois amputer, ou les infections respiratoires des malades de la mucoviscidose.
Valérie Karache
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