Tous les experts sont d’accord : le retour préoccupant de maladies comme la rougeole et la coqueluche, dont le nombre de cas annuels avait précédemment baissé, et la persistance inquiétante de maladies tout aussi graves comme les infections à méningocoque C et à pneumocoque sont dus à une couverture vaccinale insuffisante.
Des oublis, une mauvaise information et des rumeurs infondées renforcées par les lobbies antivaccins en sont la principale cause. C’est pourquoi une explication en six points s’impose.
Premièrement, les vaccins ne diminuent pas la protection naturelle, mais ils permettent à nos défenses de prendre de l’avance pour lutter efficacement contre les bactéries et virus. Les microbes rendus inoffensifs introduits par les vaccins ne représentent qu’une infime proportion de ceux contre lesquels le système immunitaire nous défend chaque jour.
Deuxièmement, les vaccins stimulent l’immunité de la même façon que les maladies. Cela dit, les maladies procurent souvent une immunité plus solide, d’où la nécessité de faire des rappels pour certains vaccins.
Troisièmement, à la naissance, l’enfant est protégé par les anticorps, que sa mère lui a transmis, mais il perd rapidement cette protection et son système immunitaire va mettre plusieurs années avant de devenir complètement efficace. Or le bébé risque de contracter très tôt des maladies comme la coqueluche et les infections à pneumocoque, très graves, voire mortelles à cet âge. Il faut donc l’aider au plus vite, moyennant des réactions minimes, à construire des défenses efficaces et adaptées.
Quatrièmement, si certains vaccins immunisent à vie, la plupart nécessitent des rappels environ tous les 10 ans. La bactérie responsable de la coqueluche est la plus rebelle : ni le vaccin ni la maladie contractée durant l’enfance ne protègent définitivement. Or, pour les seniors, les conséquences peuvent être graves en entrainant notamment une hémorragie cérébrale.
Cinquièmement, comme tous les médicaments, les vaccins peuvent provoquer des effets indésirables, mais les réactions, le plus souvent localisées au niveau de la zone d’injection, la fièvre parfois ou la fatigue plus rarement, sont dans la grande majorité des cas légères et temporaires.
Sixièmement, la polémique autour de vaccin contre l’hépatite B qui accroît le risque de sclérose en plaques est seulement française. Les études ont conclu qu’il n’y avait pas de lien entre les deux.
Faute d’information, la vaccination des Français laisse à désirer… Résultat : des maladies potentiellement gravent continuent de sévir ou sont en recrudescence. D’où l’importance de faire cette mise au point afin d’éclairer les Français sur l’utilité de la vaccination dans le domaine de la prévention des maladies.
Didier GALIBERT & Virginie LOISEL |