Vous êtes vous déjà demandé d'où venait la couleur rose de nos charcuteries ? Réponse : des nitrites, additifs alimentaires aussi utilisés pour empêcher le développement de bactéries et allonger la durée de conservation. Ces conservateurs chimiques sont pointés du doigt après que plusieurs études aient démontré que leur ingestion contribue à la formation de composés cancérogènes dans l'estomac, appelés nitrosamines. Des substances elles-mêmes classées « cancérogènes probables » par le Centre international de la Recherche contre le Cancer (CIRC). Et ce à cause d'un risque de survenue d'un cancer colorectal, deuxième cancer le plus mortel après celui des poumons et de l’estomac.
Si les industriels peuvent se passer des nitrites, la majorité des charcuteries consommées en France sont toujours traitées avec ces additifs. Bonne nouvelle, elles le seront de moins en moins, comme le prévoit une proposition de loi adoptée par l'Assemblée nationale le 3 février. Cette-ci prévoit une « trajectoire de baisse » des doses maximales des additifs nitrés dans la charcuterie d'ici un an. Pas d'interdiction donc, comme le prévoyait le texte initial, mais d'ici 18 mois, un autre décret précisera les modalités de mise en place d'un étiquetage spécifique pour les produits contenant des nitrites. Une avancée dont se félicitent Yuka, l’association Foodwatch et La Ligue contre le cancer qui militent contre ces additifs nitrités.
Les trois organisations regrettent cependant que « les choses n’aillent pas aussi vite qu’elles l’auraient souhaité sur ce sujet et que les décisions soient reportées de plusieurs mois. » En attendant, leur mobilisation continue avec une pétition commune déjà signée par plus de 360 000 personnes. Sachez par ailleurs que même sans sels nitrités, la charcuterie est le plus souvent grasse et salée, et qu'il vaut mieux donc en limiter la consommation. Selon Santé Publique France, il ne faudrait pas dépasser les 150 g par semaine, l'équivalent de trois tranches de jambon blanc. Une recommandation sanitaire peu suivie par les Français, qui sont pas moins de 63% à dépasser ce seuil régulièrement.
Alexandra Bresson
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