Si les médicaments à base de valproate, comme la Dépakine, ont déjà beaucoup fait parler d’eux, l’Agence du médicament appelle maintenant à la vigilance pour d’autres médicaments anti-épileptiques, qui augmentent eux aussi les risques de malformations (notamment bec-de-lièvre et malformation de l’urètre) chez les enfants pendant la grossesse.
Le valproate reste le plus à risque, il multiplie par quatre à cinq le risque de malformations mais le rapport de l’ANSM pointe également le topiramate, le phénobarbital, la primidone, la carbamazépine et la phénytoïne.
Parmi eux, le topiramate (Epitomax et génériques) est particulièrement préoccupant pour les autorités car le médicament est de plus en plus prescrit, et parfois à des fins détournées comme l’amaigrissement ou le traitement du trouble bipolaire. De même pour la prégabaline (Lyrica et ses génériques), utilisée contre les douleurs neuropathiques et les troubles anxieux…
Dans l’état actuel des connaissances, seuls trois antiépileptiques ne semblent pas avoir ce type d’effets: la lamotrigine, le lévétiracétam et l’oxcarbazépine.
L’ANSM conseille aux femmes traitées par antiépileptique de consulter leur médecin en cas de grossesse, afin de savoir s’il faut modifier le traitement. L’Agence du médicament rappelle également qu’il ne faut pas arrêter ou modifier son traitement sans l’avis de son médecin.
Les autorités ont mis en place un formulaire pour mieux signaler les cas d’exposition d’enfants à des antiépileptiques au cours de la grossesse (www.signalement-sante.gouv.fr), en partenariat avec l’APESAC (Association des parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant) et le Réseau des centres régionaux de pharmacovigilance.
Frank Verain
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